La rétrospective Des gens comme nous : Les potins de Colin Campbell retrace la carrière de Campbell de sa première bande True/False (1972) jusqu'à son oeuvre ultime, Que Sera Sera (2001). Il s'agit de la première exposition majeure de ce pionnier de la vidéo canadienne depuis sa mort en 2001. Organisée par le commissaire Jon Davies, cette exposition circule au Canada et s'accompagne d'un catalogue bilingue.
Pour Colin Campbell, l'art découlait avant tout d'une activité entre amis et amants dans le jeune milieu artistique se développant à Toronto au cours des années 1970 et 1980. Ses vidéos artisanales sont un collage d'histoires à dormir debout, de rumeurs, de conversations et de rêveries glanées dans sa vie quotidienne. Les personnages qu'il crée et habite nous confient secrets et récits, façonnant autour d'eux des mythologies complexes et fascinantes.
Grâce à la vidéo, Campbell potine avec un cercle social réel qu'il recrée ensuite avec des personnages fictifs. Ces derniers prennent une forme tangible lorsque les bandes, une fois visionnées par le public, engendrent des discussions animées à leur sujet. Ironiques, irrévérencieuses et ambiguës, toujours complices de la mutation amusante des genres et des désirs, les vidéos de Campbell montrent comment, dans le monde social, l'identité est affaire de représentation et de diffusion.
[Adaptation du texte de Jon Davies]
L'exposition Des gens comme nous : Les potins de Colin Campbell est organisée et mise en circulation par Oakville Galleries, et est notamment rendue possible grâce à la contribution du Programme d'aide aux musées de Patrimoine canadien.