La colonne vertébrale de ce projet est constituée de tables usagées trouvées dans la rue. En affirmant l’idée d’un collectif hétéroclite mais tissé serré, elles imposent un point de vue en opposition avec un dispositif installatif fait de sections d’actions individuelles en attente d’être assemblées. Marqué par nos usages de vie basés sur l’obsolescence programmée, mon champ d’action passe par un déploiement d’énergie qui tourne à vide. En caricaturant les fondements de la sculpture qui opèrent par ajout et/ou soustraction de matière, mes actions se contredisent : ajouter pour diviser, trancher pour compléter, incruster pour évider, retirer pour emmurer. Le quart de la moitié du vide est un chantier exploratoire tragicomique qui renvoie à notre société capitaliste qui préfabrique et standardise nos désirs et nos besoins. Le sculptural et l’action s’ancrent dans une logique combinatoire : des sections ergonomiques se construisent par effets de ricochet. Comme si dans Les temps modernes, Charlie Chaplin pris dans le rythme d’une chaîne de montage pensée pour son corps, construisait volontairement des accidents de parcours.
* Manuela Lalic poursuivra son exploration avec des séquences d’actions ponctuelles durant l’exposition.
Manuela Lalic remercie le Conseil des arts du Canada de son soutien.