Csenge Kolozsvári NON LINÉAIRE, NON ARTICULÉ

La corde est un champ sonore
« Ce qui m’intéresse, c’est de réapprendre à mon corps à marcher — en équilibre, sur une corde épaisse de 2,5 cm — non pas en tant qu’acte acrobatique, mais que stratégie de pensée différente; une différence que je découvre à travers l’expérience incarnée. »

Quant à l’événement, cette marche sur la corde raide n’a rien de linéaire. Par la co-composition de l’ensemble des facteurs en présence — l’artiste, les spectateurs, l’espace, les sons — la corde étend son potentiel sonore, d’équilibre et de résonance. Des microphones de contact enregistrent les sons que l’équilibriste crée par ses mouvements. La relation intime entre la corde et le corps produit une vibration, amplifiée et accumulée en direct, en allusion aux couches de mouvements répétés lors du processus d’apprentissage et de la performance. L’observation de cette série de déplacements dans leur quotidienneté permet de découvrir les détails du processus qui peuplent l’expérience, l’alignement nécessaire sur les rythmes internes et le moment du mouvement, la relation entre désir de sécurité et surcompensation, la réévaluation de gestes mineurs, le rôle des changements du rythme respiratoire, le sentiment d’un temps subjectif en fluctuation, les façons de faire sonner le mouvement.