On croit que les particules élémentaires constituent la matière première de notre univers. Inférieures en taille aux atomes, elles ne peuvent être divisées en particules plus petites. Dans leurs pratiques respectives, Lucie Chan et Hannah Claus emploient un processus qui permet à chacune de désassembler les grands récits narratifs pour révéler leur composition fragmentaire, tout en les examinant et les reconstituant pour en créer de nouvelles structures. Claus s'intéresse aux mythes et récits qui relatent l'expérience humaine par rapport à sa place dans l'univers, alors que Chan se concentre sur la façon dont les histoires personnelles peuvent constituer des propositions interreliées quand elles sont engagées dans un processus de déconstruction et de recomposition.
Pour ce faire, les deux artistes privilégient une démarche basée sur le processus, nourrie par la matière et le médium choisis, tirant son origine dans l'artisanat, et l’histoire de la sculpture et du dessin. Claus assemble minutieusement des centaines d'ovales en papier remplis de graphite et les suspend en forme de nuages. Chan, quant à elle, présente des petits portraits dessinés sur papier qui sont accrochés aux murs de la galerie, accompagnés d'animations en volume (stop-motion) basées sur les histoires personnelles de ses sujets. Les deux artistes créent un système complexe constitué de composantes simples qui influent les unes sur les autres dans un rapport non hiérarchique où tous les éléments sont égaux. De cette façon, elles arrivent à produire une expérience holistique tout en proposant au spectateur de nombreux points d'entrée; au final, ces œuvres sont à la fois complexes et simples.