Radiant ou L’origine du regard (grande salle)
Ça commence par une observation, réitérée. La nuit, je marche le long d’un canal. Sur l’autre rive, il y a des émissions de lumières. À la surface de l’eau noire, je vois s’étirer leurs reflets. En me déplaçant je perçois que, peu importe ma position sur la berge, la radiation lumineuse sur l’eau me poursuit. De là, je prends conscience qu’un rayonnement unit mon regard au déploiement visuel des reflets et de la réalité tout autour. L’image perçue est un instant de ce rayonnement. Il y aurait autant de réels irradiants que de points de vue, autant d’images. Ce rayonnement projetterait l’image le long d’un vecteur de profondeur qui irait de là-bas à ici. Alors me vient l’idée qu’aux deux bouts de cette ligne de distance, fuyante de l’infini à la proximité, se situeraient les deux pôles de ma représentation du monde : l’image d’un paysage et l’image d’un visage. Ainsi la vue panoramique d’un paysage résulterait de cet instant cinétique où je pivote sur moi, le regard pointant la périphérie, et le portrait panoptique, cet autre instant cinétique où je tourne autour de mon sujet, le regard pointé vers le centre. Centripète ou centrifuge il m’apparaît que toute image est un faisceau balayant l’espace dont l’intimité du regard est l’origine. [P.D.]
Autour de vous (petite salle)
Captation du rayonnement à 360° de la substance visuelle du corps humain. Douze images sélectionnées à même le catalogage de portraits panoptiques de quarte-vingt-huit personnes réalisés pour Atlas (projet audio et vidéo conçu en collaboration avec le compositeur Christian Calon).