Veins est une installation multimédia qui fait référence aux paysages de l’Alberta où vit Rita McKeough depuis plus de dix ans. Dans ces paysages, un réseau de pipelines entrelace un terrain « naturel » comme un système artificiel de veines et de vaisseaux sanguins. Ces veines coupent l’espace d’exposition en deux, formant une route goudronnée dont les côtés sont peuplés d’animaux, de feuilles de peuplier surdimensionnées, de troncs d’arbres, de voies ferrées et de chevalets de pompage motorisés. Des serpents géants – et mécanisés – se faufilent au milieu de tout ça tandis que des troncs d’arbres sont délicatement abattus par des baguettes automatisées.
Les projections murales présentent des créatures de la forêt dont les visages clignotent et se déforment ainsi que des collages d’animation image par image montrant : des feuilles d’arbres, des nids d’oiseaux, des morceaux de bois et d’animaux. En guise de trame sonore, des « voix bestiales » aboient et respirent dans l'espace. Elles cèdent ensuite la place à la voix tendre et fragmentée de Rita McKeough, suivie de chants, de sifflements et d’une chorale. Le tout forme une scène de corps hybrides à la gestuelle tant mécanique qu’animale. Des corps artificiels à l’image de la nature – humaine et technologique – qui penche vers une domination précaire de l’espèce humaine sur son environnement naturel.