Maryse GoudreauCeux et celles qui écoutent les baleines
Pendant sa résidence Ceux et celles qui écoutent les baleines, Maryse Goudreau entreprend l’exploration d’enregistrements captés dans une « pouponnière de bélugas ». Avec divers collaborateur.trice.s, Goudreau interprète les enregistrements et se positionne dans la philosophie du mothering, un terme plus facilement traduit par maternance. La naissance d’un béluga, ainsi que la période pendant laquelle il apprend la communication avec sa mère et son groupe d’appartenance, sont les moments qui retiennent l’attention des chercheu.r.se.s. En effet, la mortalité des mères et des nouveau-nés dans le fleuve St-Laurent les préoccupe grandement. Ce projet, qui mêle explorations sonores et vidéos et film, cherche urgemment à changer notre rapport au vivant.
Le terme « pouponnière de bélugas » frappe l’imaginaire politique et médiatique lorsqu’il voit le jour en 2014. À ce moment des luttes citoyennes dans la région de Cacouna sont menées pour tenter d’empêcher que la population locale de bélugas disparaisse. Les citoyen.ne.s contestent le développement de l’industrie pétrolière, qui en raison des activités de forage, des détonations sous-marines, du trafic et des risques de marées noires, est extrêmement incompatible avec les besoins vitaux du béluga. Dans cette résidence, l’artiste s’intéresse plus particulièrement aux aspects féminins et maternels suggérés par le terme « pouponnière de bélugas ». Se manifestant trop rarement dans les débats politiques, l’écoféministe est la voix qui s’est fait entendre à Cacouna, et la voie qui guide le travail de Goudreau.
Présentation publique de Maryse Goudreau le jeudi 2 décembre à 18 h, à la Fonderie Darling. Plus d'informations ici.
Maryse Goudreau réalise des œuvres où se croisent images, documents, gestes de soin artistique et participatifs. Hybride, sa création traverse la photographie mais aussi l’essai vidéographique et photographique interactif, des dispositifs immersifs, l’art action, ou encore l’art sonore. Depuis 2012, elle crée une archive dédiée au béluga. Elle la constitue comme une œuvre ouverte pour laquelle elle assemble des données et des créations multiples, qui sont amenées à se développer sur deux décennies.