Richard Fung Commissaire : Thomas Waugh Good, Clean Fung : Rétrospective des oeuvres vidéo de Richard Fung
Richard Fung, still from the video Chinese Characters, 1986
Vernissage le mercredi 29 octobre à 20 h
Cette première rétrospective au Québec des oeuvres de Richard Fung, vidéaste réputé du Canada anglais, présente neuf oeuvres produites sur une période de treize ans.
Très court, très long, cool et brûlant, suggestif et cérébral, activiste et introspectif, ensemble les vidéos sont d’une polyvalence étonnante. Du format documentaire réaliste de Out of the Blue (1991) à l’hybridité postmoderne de Chinese Characters (1986) et Dirty Laundry (1996), de l’autobiographique inventive, un diptyque sur ses parents, The Way to my Father’s Village (1988) et My Mother’s Place (1990), en passant par la plus excitante campagne sécurisexe jamais tournée dans un sauna torontois (Steam Clean, 1990), la gamme est variée.
Nous avons certes à Montréal une tradition de pratiques sociales et activistes qui date de la fin des années 1960, mais peu de nos artistes de la vidéo qui travaillent en français ont politisé la sexualité et la race comme l’a fait Fung. L’artiste n’est pas un adepte de la politique de l’affrontement mais plutôt celle des voix tendres et courageuses, de la douce ironie et de l’humous, du désir, des passions, des mémoires collectives et personnelles, et des forces puisées à même la communauté.
Le titre Good, Clean Fung, de cette rétrospective attendue depuis longtemps, rend hommage au penchant de l’artiste pour les calembours sur l’industrie du blanchissage, qui fut historiquement la destinée de générations de sino-canadiens.
Richard Fung, still from the video Chinese Characters, 1986
La pratique de Richard Fung est interventionniste. Son travail s’inspire de la tradition du documentaire. En tant que gai d’origine sino-trinidadienne, il explore avec grande finesse les politiques identitaires de la sexualité et de la race. Fung produit des oeuvres vidéo indépendantes depuis les années 1980. Il a publié de nombreux essais critiques dans des revues et des anthologies. Il a été particulièrement actif au Canada dans les discussions entourant les notions d’équité et les politiques culturelles. Il vit et travaille à Toronto.
Thomas Waugh est professeur en Études cinématographiques à l’Université Concordia depuis 1976. Il dirige aussi des séminaires interdisciplinaires sur les représentations gaie et lesbienne, l’épidémie du VIH et les arts au Canada. Il a publié en 1984 Show Us Life: Towards a History and Aesthetics of the Committed Documentary, et en 1996, Hard to Imagine: Gay Male Eroticism in Photography and Film from their Beginnings to Stonewall.