Luc Bourdon Images qui boitent
Homme à la caméra : extrait de Quinto, 1992.
N° 3 : extrait de Hommage, 1993.
Vernissage le samedi 9 janvier à 16 h
"Car ce qu'il y a toujours ce sont des montages. Fééries de montagnes. Réfléchir c'est être en plein montage. (. . .) Car si illuminante que soit une idée, toujours elle entre dans un montage, se fait, s'organise par montage, un montage dans les tâtonnements, et les incertitudes, ou des certitudes inexplicables, partielles, ou globales, par attraction de ses semblables ou de ses contraires ... "
Henri Michaux, Les grandes épreuves de l'esprit.
"Ses réalisations vidéo ont du poids dont la jauge ne tiens pas aux prix et aux mentions qu'il collectionne. Cet indépendant notoire n'hésite pas, paradoxalement, à mouiller sa chemise danS les enjeux collectifs.
Le voici qui tâte de l'installation vidéo.
À nous de la mettre en branle."
Gille Arteau, Québec, avril 1992.
L'exposition Images qui boitent, de l'artiste montréalais Luc Bourdon, réunit deux installations, Hommage et Quinto ainsi que trois rnonobandes qui explorent la relation entre l'écriture et l'image électronique.
Hommage (installation vidéo pour douze moniteurs)
Il était un homme d'images et de paroles. Un cinéphile. Il s'appelait Serge Daney. li fut codirecteur de la revue Les Cahiers du cinéma, chroniqueur et critique de télévision pour le quotidien parisien Libération et, dernièrement, fondateur de la revue Trafic. "Serge Daney nous a quitté dan la nuit du 12 juin. Il venait juste d'avoir 48 ans. Il était malade du sida, et tenait à ce que ce fût dit afin qu'on ne s'habitue pas". C'était écrit dan les Cahiers. À la page 4 du numéro 452. Cette installation tente de rendre hommage à la vision, la parole et l'écriture de Serge Daney.
Quinto (installation vidéo pour cinq moniteurs)
Cinq temps. Cinq lieux. Des image qui boitent. Des image en boîte.
De images préservées, conservées dans des caisses et qui semblent en attente de visiteurs.
Ces images, elles parlent – dans le désordre le plus complet – d'un mur qui tombe, de fragments qui se vendent, d'une ville qui fait on cinéma, d'un amour qui s'éloigne, d'une terre étrangère et d'un pays étrange.
L'image est devenue une vitrine et entre les claires-voies de la cinquième caisse, on peut entrevoir une danse : image déphasée d'un peuple qui 'apprête à nous "déballer"son histoire.
Dans la salle vidéo, on est invité à visionner trois œuvres marquantes du vidéaste. Il s'agit de Distance (1984, premier prix au "Under Five Festival" de Vancouver), The Story of Feniks and Abdullah, (1988, premier prix aux festivals d'Atlanta, Montréal, San Francisco et Tokyo) et Touei (1985, primé au "New York City Experimental Film and Video Festival").
Homme à la caméra : extrait de Quinto, 1992.
N° 3 : extrait de Hommage, 1993.
Luc Bourdon travaille le médium vidéo depuis le début des années 80. Il a réalisé une vingtaine d’oeuvres qui ont été diffusées au Canada, aux États-Unis, en Europe et au Japon. Parallèlement, il a participé activement à la diffusion de l’art vidéo au Québec en collaborant avec le Festival du Nouveau Cinéma, PRIM Vidéo, Vidéographe et OBORO.