Monique Jean Point d’attaches ou les infidélités rotatives
OBORO
Loin du spectaculaire et du vacarme médiatique, Point d’attaches ou les infidélités rotatives est une installation qui s’attarde au phénomène sonore de la perception et tente de se loger au cœur même du silence. Cette installation sonore consiste en un grand plan vertical, suspendu au plafond, sur lequel sont fixés quatre-vingts cônes de haut-parleurs des années 1950 et 1960. Cette «surface hautparlante» est animée de petits sons aux variations d’intensité et de timbre à peine perceptibles; c’est en se déplaçant que l’auditeur, telle une antenne, capte fréquences, effets de phases et vibrations en continuel changement qui altèrent jusqu’à la vision du mur. La question de l’espace, et plus précisément de la situation du corps écoutant dans l’espace, y est prégnante.
L’immobilité de cette «surface haut-parlante» exerce un envoûtement chez le spectateur, un silence intérieur. Rien dans ce «mur» qui soit en devenir, mais une présence, une surface à mirages acoustiques, quelque chose de l’ordre de l’être. - Christian Calon
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Monique Jean, électroacousticienne et artiste sonore, s’intéresse particulièrement à la mise en espace des formes sonores, afin de créer des ensembles organiques en tension, entre abstraction et matière, statisme et mouvement, corps et espace, représentation sonore et écoute. Outre ses œuvres acousmatiques en stéréo (Danse de l’enfant esseulée) ou en multipistes (low memory #1), elle explore les musiques mixtes et les traitements en temps réel : low memory #2 avec Claire Marchand, flûtiste, Stabile avec le quatuor de saxophones Quasar et Lori Freedman, clarinettiste, création en avril 2005. Le 25 janvier 2005, on pourra l’entendre avec son groupe d’improvisateurs électroacousticiens, le Thérésa Transistor, au Monument National. Son disque L’adieu au s.o.s (étiquette Empreintes Digitales), salué par la critique, a été nominé aux Prix Opus 2003.