Lewis KayeÉcrire sur l’art sonore
© T. Haldenby, 2007
Résidence
Du 26 au 29 juin et du 13 au 18 août 2012
Publication
Réanimer l'art audio : The Archive as Network and Community, Lewis Kaye
esse arts + opinions No 78 (printemps/été 2013)
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L'expérience du son est inséparable de l'expérience de l'espace à travers lequel nous venons entendre le son. Cet axiome n'est nulle part plus vrai que dans notre rencontre avec l'art sonore, une pratique qui délaisse souvent le spectacle traditionnel de la musique mise en scène au profit d'une présentation spatiale plus expérimentale et non linéaire. Mais les projets d'art sonore eux-mêmes sont souvent conçus intentionnellement pour des espaces spécifiques ou pour des technologies de diffusion particulières. Qu'advient-il alors de l'expérience de l'art sonore lorsque nous reconfigurons sa présentation spatiale ? Un tel mouvement s'apparente-t-il à un remixage d'un morceau de musique ? Quelle est l'influence de l'artiste sur ces changements ? Cette décision est-elle du ressort d'un conservateur ? Rassembler plusieurs œuvres en une seule exposition revient-il à créer un mashup, une combinaison de plusieurs pièces en une nouvelle œuvre qui conserve souvent le caractère et la sonorité de ses éléments constitutifs d'origine ?
En fouillant dans les archives d'art audio d'OBORO, j'espère rassembler un certain nombre d'œuvres qui me permettront d'étudier ces questions et d'autres questions connexes. Il s'agit toutefois d'un projet qui ne peut être réalisé simplement en se concentrant sur les œuvres elles-mêmes. Des entretiens avec des artistes, des conservateurs et des techniciens sont nécessaires pour contextualiser correctement une telle enquête, et surtout pour donner à l'œuvre d'art audio elle-même le respect qui lui est dû. De cette manière, ce projet cherche l'espace entre la création, la conservation et la collaboration.
© T. Haldenby, 2007
Lewis Kaye est un chercheur en sciences des médias, un éducateur et un artiste sonore basé à Toronto. Actuellement chargé de cours au département des études de communication de l’université Wilfrid Laurier, il est titulaire d’un doctorat obtenu dans le cadre du programme conjoint d’études supérieures en communication et culture des universités York et Ryerson de Toronto. Il s’intéresse à un large éventail de sujets de recherche, étudiant et enseignant la relation entre la technologie, l’espace et l’expérience auditive, la culture numérique et la matérialité de l’art médiatique.