Helena Martin-FrancoUne éléphante dans la chambre
Au cours de sa résidence, Une éléphante dans la chambre, Helena Martin-Franco se penchera sur la réalisation d’une série de courtes vidéo performances et sur le développement de nouvelles représentations de son personnage de la femme éléphant à partir de son incarnation à la caméra. La femme éléphant est inspirée de l’expression en espagnol « tener el moco en el suelo », qui se traduit littéralement par « avoir la trompe par terre ». L’expression exprime un état de peine. Pour l’éléphante, ce sentiment prend la forme du dépit d’amour, un état que l’on appelle en espagnol « despecho » et qui réfère à une période de sevrage de l’être aimé, de l’abandon de l’objet du désir, d’une illusion. Ce sentiment est utilisé comme un point de départ pour investiguer trois univers : une femme qui questionne les rôles et le genre à l’intérieur du couple, une immigrante mélancolique face à la fragilité des rencontres authentiques interculturelles, et une artiste révoltée par les mécanismes de séduction des discours artistiques parfois trop lisses et homogènes. Ses recherches abordent les thèmes de décolonisation du corps : le corps frontière, le corps féminin, le corps féministe.
Helena Martin Franco, née en Colombie; elle vit et travaille à Tiohtiá:ke/Montréal. Lauréate du PRIX POWERHOUSE PRIZE 2018, titulaire d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, son travail a été présenté en République dominicaine, en Lituanie, en Espagne, en Nouvelle-Zélande, en Colombie, en Bosnie-Herzégovine, en Iran, en Argentine, à Cuba et au Canada. Récemment, elle a présenté son travail en performance, en audio et en vidéo à Montréal à la Fondation PHI, au Studio 303, à la SBC galerie d’art contemporain et au festival aluCine Latin Film + Media Arts Festival à Toronto. Elle est fondatrice de L’Araignée, un collectif de diffusion d’art actuel; La Redhada, Red de mujeres artistas del Caribe colombiano; CAVCA, Comunidad de artistas visuales de Cartagena y Bolívar; et Las meninas emputás!, un collectif activiste anti-colonial carthagénois.