L'exposition présente quatre installations vidéo récentes.
Dans la vidéo à deux écrans Swing, le même scénario est filmé de deux façons légèrement différentes, à l’aide d’une caméra qui oscille entre des acteurs immobiles dans l'espace. Parfois l’image apparait dédoublée, ou encore certaines sections de la scène ne sont plus visibles. Par conséquent, les images semblent s’échapper, créent des distorsions spatiales et de nouvelles relations entre les personnages s’articulent sous nos yeux. Des dialogues fragmentés, répétés et ainsi privés de leur contexte d'origine deviennent des questions abruptes, des ordres ou des justifications qui donnent lieu à interprétations ambigües.
Myopia illustre des interactions, filmées hors foyer. Le flou déforme les corps des gens, créant l’illusion de masses visqueuses qui se fondent dans le décor ou l’une dans l'autre, créant ainsi un vaste jeu de formes qui se dissipent aussi vite qu'elles se sont créées. Le bruit des pas, de tissu froissé ou de cliquetis de clés est net et clair, comblant ce que nous ne pouvons pas vraiment voir.
Récemment, l’artiste travaille avec la mobilité de la caméra afin de refléter les mouvements de danseurs, inspirés par des gestes du quotidien. Par exemple, dans la vidéo Exit, le mouvement familier du pétrissage de la pâte est exécuté directement sur le corps d’un des danseurs.
DRAIN montre un plan en contre-plongée de trois femmes. Elles se déplacent très lentement, parfois en dansant. De par leurs mouvements, on devine la nature de leurs interactions; une alliance entre deux femmes est établie, aboutissant à l'oppression de la troisième, qui est enfoncée dans l'eau. Lorsqu’elles tirent cette dernière vers le haut, des gouttes d'eau tombent de ses cheveux et des sillons se forment sur la surface de l’eau, entrainant une distorsion de l'image.