David Elliott Peintures
OBORO
Vernissage le mercredi 12 janvier à 17 h
La redécouverte de la peinture pendant les années 80 fut d'un grand soulagement pour moi et pour d'autres de ma génération. Nous y sommes retournés, pleins d'ardeur, mais aussi avec maladresse et difficulté. Plusieurs d'entre nous ont acquis les techniques de création d'illusion en peinture par tâtonnements et par l'étude de livres. Le critique Robert Hughes déplore la superficialité de cette méthode et la compare à une relation sexuelle par téléphone. Il est vrai qu'elle relève un peu de la camelote et de la charade, mais ceci fait aussi partie de son propos. Un des aspects les plus divertissants de cette entreprise a été d'observer les artistes apprenant à peindre. Si les délices et le mystère de la peinture nous viennent toujours de sa supercherie, de sa tentative d'être ce qu'elle n'est pas, on peut dire que, de nos jours, cet effort revêt certaines qualités du burlesque.
Mon oeuvre est surchargée d'images : des piles de choses jetées pêle-mêle les unes sur les autres avec enthousiasme, comme dans une chambre d'adolescent. Il se peut qu'elle soit quelque fois gênante, mais elle est aussi d'une honnêteté désarmante quant à son intention de réclamer quelque chose qu'on croyait disparu : la peinture comme unique forme de théâtre. (...) Plus précisément, ces tableaux ont pour sujet mes amis et ma famille, l'amour, la sexualité et les enfants. Mon répertoire d'oiseaux, de chats, de clowns, de chandelles, de couples qui s'embrassent et d'étoiles dans le ciel est élaboré pour donner du plaisir. C'est aussi une façon de demander si nous sommes trop blasés pour apprécier le sentimental. La peinture a toujours été pour moi ce mélange d'attractions carnavalesques (Simpleton, Mr. Soul) et de sentiment religieux (Big Idea, Two Angels) : d'un côté, délectation et mensonge, et de l'autre, source de foi et d'espoir.
OBORO
David Elliott est né en 1953 à Niagara-on-the-Lake (Ontario). Il vit à Montréal depuis 1977 et enseigne actuellement la peinture au Collège Champlain, à St-Lambert. Récemment, le Musée d’art moderne de Mexico présentait une exposition solo de ses oeuvres.